Instagram qui vend les images des utilisateurs, conséquences?

Si Instagram décidait de vendre les photos des utilisateurs, il y aurait de nombreuses conséquences mais aussi des questions de droit d’auteurs que l’on peut se poser. En effet, vendre les photos sans l’accord du propriétaire n’est pas juste et pourra faire fuir les utilisateurs.

Nous avons évoqué le fait que les conditions de l’utilisateur qui changent chez Instagram étaient peut-être une manière de tuer le réseau social qui prend des usagers à Facebook. On peut évidemment simplement aussi se dire que c’est pour gagner de l’argent.

Suffit-il à Instagram de dire qu’il changent les conditions de l’utilisateur pour s’approprier les photos? C’est un peu exagéré, surtout que le droit d’auteur ne se résume pas à un “J’accepte les conditions”. Le problème, c’est que le droit d’auteur n’est pas le même partout.

Selon le droit d’auteur en vigueur au Benelux, l’auteur d’une oeuvre reste toujours propriétaire de son oeuvre. Personne n’a le droit de diffuser son oeuvre sans son accord et personne n’a le droit de vendre son oeuvre sans son accord. Si Instagram devait se faire de l’argent sur le dos de ses utilisateurs, il serait normal que ces derniers en profitent.

Instagram devenant une bibliothèque d’image, es-ce un modèle possible? La solution serait tout à fait imaginable mais s’ils peuvent se permettre de revendre les photos sans rétribuer les usagers, ils ne vont pas se gêner. Mais le droit d’auteur peut aussi se retourner contre l’usager. En effet, ce que l’usager d’Instagram prend en photo n’est pas forcément sa propriété. D’une part, le filtre sur la photo n’est pas la propriété de l’usager, il ne peut pas s’approprier un choix parmi quelques filtres vintages comme sa propre créativité. D’autre part, qu’est ce que l’usager prend en photo? Est-ce vraiment quelque-chose dont il a les droits? Entre le droit à l’image des gens qu’il prend en photo et le véritable propriétaire intellectuel de l’objet pris en photo, il seblerait que l’usage ne soit finalement propriétaire que du cadrage qu’il a réalisé.

Pour développer en quelques mots la propriété intellectuelle dans une image, prenons quelques exemples. Si l’usager d’Instagram prend en photo une statue dans une rue,  les droits d’auteurs dépendent de :

– l’artiste, dont on diffuse l’image d’une de ses oeuvres sans son droit

– l’architecte qui a a conçu la rue et les trottoirs

– les architectes qui ont conçus les maisons et les immeubles

– et les concepteurs de voitures.

Finalement, il ne reste pas beaucoup de propriété dans l’image que l’on peut prendre avec Instagram, est-ce pour autant légitime que le réseau social revende les images sans l’accord de son auteur? Dans un monde idéal, s’il était possible de pouvoir acheter toutes les images disponibles sur Instagram sans que personne ne soit lésé, ce serait une incroyable opportunité pour avoir un contenu visuel large et varié pour tous pour illustrer et agrémenter son site internet ou son blog.